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Marie Marvingt (1875-1963)

In Non classé on 28 Mai 2010 by denis355


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Marie Marvingt (1875-1963) c’est 17 records mondiaux, 34 médailles et décorations de France et d’ailleurs. La seule femme au monde détentrice des quatre brevets : avion, ballon, hydravion, hélicoptère. Elle a pratiquée au cours de sa vie tous les sports : boxe, lutte, karaté, tennis, golf, billard, football, water-polo, bobsleigh, équitation, jiu-jitsu, hockey… Il n’y a peut-être que le catch qu’elle n’a jamais essayé. Elle a appris à conduire des locomotives et des bateaux à vapeur. Elle chassait le phoque, la panthère, pratiquait l’hypnose, la taxidermie, maniait le sabre, était championne de tir au pigeon… Et fut la troisième femme au monde à obtenir son brevet de pilote d’avion… Bref, une vie faite de défis et une personnalité incroyable.

 
C’était une vraie passionnée ; par le sport, par l’aventure, les technologies modernes, l’avion notamment. C’est elle par exemple, qui a inventé l’avion-ambulance, ce système qui servait à rapatrier les blessés en temps de guerre. Mais son but était également de démontrer qu’une femme était capable d’en faire autant, si ce n’est plus qu’un homme. A 86 ans, elle s’est amusée à faire Nancy-Paris en vélo pour ensuite revenir aux commandes d’un hélicoptère !!Marie Marvingt n’a jamais défendu qu’une cause : celle de l’émancipation des femmes. Elle n’était pas vraiment femme engagée ; elle ne s’est pas extasiée ni pour l’arrivée du Front Populaire, ni pour celle du Maréchal Pétain.. mais c’était une ardente patriote qui n’a pas hésité en 1915 à se faire passer pour un homme pour pouvoir combattre dans les tranchées.

Née avec tout ce mouvement sportif et technologique, Marie Marvingt avait 20 ans quand le premier avion a volé. Elle a traversé le siècle et le symbolise complètement. Pleine de ressources et d’imagination, sa soif de découverte l’a poussé à tenter différentes expériences. C’est elle, d’ailleurs, qui est à l’origine de la jupe-culotte (c’était plus pratique pour l’escalade), et du ski

métallique (pour faire du ski dans le désert). C’était une avant-gardiste !

Le goût de l’aventure et du risque l’a fait courir toute sa vie. Elle voulait marquer l’histoire. Elle voulait être la première femme à réaliser ce qui n’était permis alors qu’aux hommes.
Etre la première à escalader le Buet (3.096m, massif du Fancigny, Haute-Savoie), à traverser Paris à la nage, à boucler le Tour de France…

Sa devise : « savoir vouloir », résume parfaitement sa pensée.

Propos de Marcel Cordier, son biographe…
Un livre publié en 1991 : « Marie Marvingt , la femme d’un siècle » de Marcel Cordier et Rosalie Maggio aux éditions Pierron

 
 
 
Une femme extraordinaire

Marie Marvingt était la femme la plus décorée de France – détentrice de 34 médailles et décorations de France et d’ailleurs. En plus des précitées, elle détenait la Croix de Guerre 1914 -1918 avec palmes, les Palmes Académiques ; la Médaille de l’Aéronautique; la Médaille de la Paix du Maroc.

Elle était infirmière diplômée et assistante en chirurgie. Journaliste, elle écrivait sur l’aviation, les sports, et des personnalités. Elle était brillante cavalière et travaillait à tous appareils, maniait poids et haltères, pratiquait la boxe, la lutte, le jiu-jitsu, le judo, le karaté, le tennis, le golf, le billard, le water-polo et le polo à cheval, le hockey, le base-ball, le football, le saut, la course à pied, travaillait sur le fil de fer et savait jongler et dompter ; pratiquait aussi l’as, le skiff, le canot automobile, le vol à voile, l’aéroplane, et maniait avec succès le sabre, l’épée et le fleuret ; championne au tir aux pigeons, elle chassait la panthère et le phoque.

Seule femme au monde détentrice de quatre brevets : avion, ballon, hydravion, hélicoptère ; elle pilotait également des dirigeables.

Elle parla 5 langues (diplômée en Espéranto), joua au cornet, et étudiait le droit et la médecine. A aussi étudié la tragédie, le chant, le dessin, la peinture, la sculpture, les danses anciennes et modernes, et la cuisine -pour laquelle elle reçut un prix ; pratiqua l’hypnotisme, la graphologie, la chiromancie, l’astrologie, la phrénologie, la physiognomonie, la géodésie, la taxidermie, la météorologie, la psychologie, la topographie, l’océanographie, la balistique, etc. ; une des premières femmes à faire de la spéléologie. Se faisait surnommer  » la fiancée du danger » et « La Marie ».

On la décrivait comme la plus grande sportive du siècle  »

 

Biographie de Marie Marvingt

1875 : Née le 20 février à Aurillac (Cantal) d’une famille d’origine mosellane.

1878 : Naissance de son frère Eugène.

1889 : Mort de sa mère. Installation de la famille à Nancy. Études à Metz et à Nancy.

1890 : Fait le trajet Nancy – Coblence en canoë.

1892 : Remporte un premier prix de canoë.

1897 : Mort de son frère Eugène.

1899 : Obtient son brevet de chauffeur d’automobile.

1901 : Première ascension en ballon ; obtient son brevet de pilote de ballon libre. Accident de cab à Londres.

1903 : Première femme à réaliser l’ascension de la Dent du Géant ; fait le trajet Rouen – Lamballe en ballon avec Blanchet; à bord du ballon L ‘Aiglon fait le voyage Nancy – Grabennendort en 20 h; apprend à piloter une locomotive et les bateaux à vapeur. Baptisée « La fiancée du danger » par M. de Château-Thierry de Beaumanoir.

1904 : Ascension de l’Aiguille de l’M dans le massif du Mont-Blanc; grande épreuve de bicyclette Nancy – Bordeaux.

1905 : Effectue le parcours Bussang – Aurillac dans la même journée épreuve de bicyclette Nancy – Naples ; premier prix de périssoire debout à Étretat.

1905 : Le 7 août fait l’ascension de la Trélaporte (en jupe-culotte).

1905 : Le 22 août, première traversée féminine des aiguilles du Grand-Char-moz et du Grépon, massif de Chamonix, en une seule journée.

1906 : Crée la première école de ski civil française ; épreuve de bicyclette Nancy -Toulouse.

1906 -1910 : Considérée comme le n° 5 parmi les alpinistes féminines du monde entier ; la première femme à escalader le Buet, le col de Balme, et le col de Voza.

1906 : Le 7 juillet, réalise la première traversée féminine française de Paris à la nage, battant de 1 h 10 Miss Kellermann sur les 12,5 km de parcours (4 h, il min., 25 sec.).

1907 : S’accorde le prix d’honneur au fusil de guerre à 300 m ; prix d’honneur à la carabine Flobert ; seule femme ayant reçu du Ministre de la Guerre les palmes de premier tireur ; premier saut sur skis.

1907 : Le 19 juillet, fait une ascension en ballon comme pilote avec Blanchet et Lemoine.

1908 : Boucle le Tour de France ; premier prix (natation) de la Ville de Toulouse avec 20 km en mer; aussi à la nage Pallariza – Les îles Borromées de nuit en 2h 45, la traversée du lac de Gérardmer et 16 km en mer dans le golfe de Naples; chasse le phoque dans l’Arctique.

1908 -1910 : Domine les sports d’hiver en 1908, 1909 et 1910 à Chamonix, à Gérardmer, et au Ballon d’Alsace : premier prix de ski en 1909 ; deuxième prix de patinage au 1500 mètres à Chamonix vingt premiers prix de ski, luge, patinage et bobsleigh ; elle domine aussi la semaine de ski dans les Vosges en 1909 avec sa prouesse.

1909 : En septembre, elle effectue son premier voyage en ballon seule à bord, Nancy – Allemagne ; effectue son premier vol en monoplan de Nancy à Jarville avec Roger Sommer ; apprend à piloter à Mourmelon sur monoplan Antoinette avec Latham.

1909 : le 26 octobre, elle réalise une remarquable ascension dans son ballon, l’Etoile Filante, de Nancy à Southwold (comté de Suffolk en Angleterre, une distance de 2 400 km) avec traversée de la Mer du Nord, première performance de ce genre effectuée par une femme.

1910 : Créatrice de l’avion sanitaire, elle propose à l’État-Major de l’adopter ; la première femme à piloter seule un ballon dans le Critérium de l’Aéro-Club de France ; premier prix dans le concours de l’Aéro-Club de l’Est, allant de Nancy à Neufchâteau, Belgique, en 15 heures.

1910 : Le 25 janvier, elle devient la première championne féminine internationale de bobsleigh, gagnant la Coupe Léon Auscher.

1910 : Le 15 mars, elle reçoit la Médaille d’Or de l’Académie des Sports – pour tous les sports.

1910 : Le10 juin, elle obtient son brevet de pilote aéronaute.

1910 : Le 8 novembre, elle est la 3ème femme au monde à obtenir son brevet (n° 281) de pilote d’avion (sur monoplan Antoinette) – et la première à le faire sans  » casser du bois « .

1910 : Le 27 novembre, elle gagne la première Coupe Fémina (pour la plus grande distance parcourue par une aviatrice – 42 km) et établit un record officieux de durée et de distance (1es records féminins n’étant pas encore reconnus), tenant l’air 53 minutes.

1911: Gagne la Coupe Fémina à Turin; aux côtés de Roland Garros, participe au meeting de Saint-Étienne : premier prix de distance dans le critérium de l’Aéro-Club de l’Est (ballon).

1911-1914 : Commande à l’ingénieur Rochereau le premier avion-ambulance français ; négocie avec un fabricant d’aéroplanes pour le faire construire, mais la compagnie fait faillite ; pendant 40 ans, elle donne 6 000 conférences en tant que propagandiste de l’aviation sanitaire.

1912 : Complète le circuit Paris – Mer d’Irlande, concours de l’Aéro-Club de France; fait de nombreuses ascensions en ballon; son avion s’écrase dans la campagne, mais elle s’en tire sans aucun mal.

1912 : Les 7-8 avril, elle participe dans le meeting Nancy – Jarville.

1913 : Les 15-17 août, elle participe au concours de ballon à Châlon-sur-Saône.

1914 : Dessin d’Emile Friant : Marie Marvingt avec Georges Gille (médecin militaire nancéien) et un blessé, Commandant du corps. (ci-dessous extrait du livre Marie Marvingt « La Femme d’un siècle de Marcel Cordier et Rosalie Maggio, Edition Pierron page 111)

1914 -1918 : Elle tient comme poilu les tranchées de première ligne dans les rangs du 42ème Bataillon de Chasseurs à Pied ; participe à des bombardements aériens – mérite la Croix de Guerre pour son bombardement d’une base allemande; évacue les troupes des Dolomites sur skis ; infirmière de guerre et assistante en chirurgie fait partie de la Croix-Rouge.

1916 : Mort de son père.

1920 : Fait 57 km dans les Alpes – Maritimes, dont deux ascensions.

1921 -1927 : Autorisée à accompagner le Président de la République Millerand au Maroc (1921); voyage 56 000 km en Afrique du Nord, Sicile, Malte, comme conférencière, correspondante de guerre et infirmière ; invente le ski métallique.

1922 : Annonce son premier défi mondial.

1923 : Le 18 février, elle est la première femme blanche à entrer à In-Salah, battant de vitesse Mme André Citroën dans la traversée du Sahara.

1928 : Foch écrit :  » Prêcher et prêcher l’exemple, quelle éloquence, c’est ce que fait Mlle Marvingt.  »

1929 : Avec Robert Charlet fonde les amis de l’avion-ambulance (AAA.)

1931 : Établit le Challenge Capitaine Écheman pour la meilleure façon de convertir facultativement des avions en avions sanitaires. Écheman était un camarade tombé en service commandé.

1934 : Directrice / actrice de deux documentaires, « Sauvés par la Colombe » et « Les Ailes qui sauvent », tournés au Maroc à Mekhnès ; invitée à organiser l’aviation sanitaire civile au Maroc ; elle la fonde et en devient le premier président.

1935 : Elle est promue Chevalier de la Légion d’honneur le 24 janvier.

1935 : L’une des animatrices des Infirmières de l’Air, avec l’appui du Maréchal Franchet d’Esperey. Tour des États-Unis, donnant des conférences sur l’aviation sanitaire ; inscrit son nom (auprès des noms d’autres grands aviateurs) sur des ailes de vermeil montées sur une plaque de marbre près de la chapelle dédiée à Saint-François d’Assise, patron des aviateurs, à Riverside, en Californie.

1936 : Annonce son deuxième défi mondial.

1937 : Second tour des États-Unis.

1937 : Le 5 novembre, elle est nommée Chevalier dans l’Ordre de la Santé publique pour ses contributions à l’aviation sanitaire.

1939 -1940 : Crée un centre d’accueil, « Le Repos des Ailes », pour les aviateurs blessés en convalescence ; assistante en chirurgie invente un type de point de suture chirurgical ; reçoit la première licence de secouriste de l’air. Conférences dans le Massif Central.

1948 : Elle lance son troisième défi mondial à la télévision, le17 mai.

1948 -1949 : Lauréate du concours littéraire international (Women’s Aeronautical Association of Los Angeles) pour La Fiancée du Danger et Ma traversée de la Mer du Nord en Ballon.

1949 : Elle est nommée Officier de la Légion d’honneur, le 7 décembre ; son livre Les Ailes qui sauvent est publié.

1950 : Médaille de la Ville de Nancy. Parution de « Sauvés par la Colombe ».

1951 – 1953: 60 000 km en Afrique du Nord.

1954 : Elle reçoit le 29 mars, le grand prix Deutsch de la Meurthe à la Sorbonne en tant que pionnier en aviation sanitaire et pour son établissement des services de secours. A prévu le tremblement de terre d’Orléansville (Algérie).

1955 : Elle reçoit le 30 janvier, les félicitations de la Fédération Nationale d’Aéronautique de France et d’Outre-Mer à la Sorbonne, représentées par une belle statuette de la Victoire de Samothrace.

1955 : Le jour de son 80’ anniversaire, le 20 février, elle survole Nancy en F.101 à 1200 km/h avec un officier U.S. de la base de Toul – Rosières (Toul Rosières Air Base).

1955 : Le 2 avril elle s’envole aux commandes d’un hélicoptère à réaction.

1956 : Elle lance l’aviation sanitaire mondiale.

1957 : Est décernée la Médaille d’Or de l’Éducation Physique et la Médaille d’Argent du Service de Santé de l’Air.

1958 : Weygand signe l’un des livres d’or de Marie Marvingt.

1960 : Après avoir enlevé haut la main son diplôme d’hélicoptère, pilote le premier hélicoptère à réaction français, le Djinn 21 (à la Toussaint).

1961: Fait Nancy – Paris en bicyclette à l’âge de 86 ans, et l’après-midi de son arrivée survole Paris dans un hélicoptère à réaction.

1963 : Le samedi 14 décembre, Marie Marvingt meurt à Laxou (Meurthe et Moselle), à l’âge de 88 ans. La messe d’enterrement est célébrée le 17 à Saint – Epvre. L’inhumation a lieu au cimetière de Préville à Nancy.

 

L’aviatrice au service de l’humanité…

Cette fille du Directeur des Postes de la Ville d’Aurillac pensa que les activités sportives étaient nécessaires pour la santé.

Ainsi, elle multiplia les expériences de natation en rivière et en mer, fit de l’alpinisme dans les plus hauts massifs européens, devint championne de tir sportif, se lança dans le cyclisme, fonda une école de ski de descente et passa son brevet de chauffeur automobile dès 1914.

Clemenceau lui demanda d’organiser le ravitaillement à ski et l’évacuation des blessés dans les Dolomites durant la Grande Guerre.

Passionnée de vol en ballon et d’aviation, elle obtint son brevet de pilote sphérique en 1901 et fut la troisième femme à posséder un brevet de pilote d’avion en 1910.

Persuadée que l’aviation avait un rôle humanitaire à remplir, elle fonda l’aviation sanitaire, sauvant les vies de nombreux soldats durant la Première Guerre Mondiale. Bienfaitrice de l’humanité, Marie Marvingt détint le palmarès inégalé de 17 records sportifs mondiaux et 30 décorations (dont 16 étrangères).

Elle mourut le 14 décembre 1963 à Laxou. On la décrivait comme la femme la plus incroyable depuis Jeanne d’Arc et fut surnommée « la fiancée du danger.

 

                                                                       

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